Pour la petite histoire, l’Enduropale du Touquet fut créé par Thierry Sabine, la première organisation se déroule en février 1975 sous le nom de « l’enduro des sables » et rassemble 286 pilotes. Au fil des années, l’événement prend de plus en plus d’ampleur pour arriver à l’Enduropale que nous connaissons tous aujourd’hui.
La particularité de cette course mythique?
Ce sont les 1300 pilotes qui prennent le départ de cette épreuve du dimanche Cela démarre avec le convoi dans la ville, mais avant, les pilotes attendent plusieurs heures devant les grilles pour récupérer leur moto.
Ensuite, le départ se passe sur la plage et se déroule en deux vagues, 650 pilotes par vague, ils s’élancent ensuite sur la plage du Touquet. Le circuit est long d’environ 13km, dont 6km de ligne droite sur la plage, les pilotes les plus rapides peuvent atteindre les 160 km/h. Avant d’oublier, la course dure 3 heures !
Parmi ces 1300 pilotes, 4 pilotes représentent le Calaminia Moto Club.
Ils devaient être 5, mais lors d’une épreuve organisée à Berck en octobre dernier, Fred Scheen s’est cassé le poignet. Les inscriptions pour le Touquet étant en novembre, il n’était pas sûr d’être rétabli et n’a donc pas participé à l’enduro cette année en tant que pilote.
Dans les 4 représentants du CMC, il y a Philippe Mauhin, son histoire au Touquet ne date pas d’hier
Cette année, il a pris le départ de son 15ème Enduropale. Premier stop en 1998 jusqu’en 2003, retour en 2014 jusqu’à l’édition de cette année 2024, dans ses 15 participations, deux participations en catégorie vintage. Pour cette édition Philippe, porte le numéro 458, position de sa moto dans le parc motos.
« Pour la préparation physique, c'est course à pied ou vélo d'appartement en semaine après le boulot progressivement à partir de septembre et moto 1x semaine dans le sable, principalement à Grevenbroich, mais aussi en hollande sans oublier quelques sorties à Loon-plage. Au niveau de la moto, il y a quelques adaptations. Un réservoir grande contenance, un vase d'expansion et un ventilateur pour un meilleur refroidissement. La transmission est très importante pour gagner de la vitesse sur la plage, elle est donc adaptée pour cette course. »
« Pour le week-end de la course, nous sommes partis le jeudi matin avec la camionnette et la caravane. Arrivée en début d'après-midi. Il y avait déjà beaucoup de monde sur place mais, nous avons réussi à trouver des places de parking pas trop loin de la plage et du parc de ravitaillement. L'après-midi nous avons fait un petit repérage du circuit. »
« Le vendredi matin, passage des motos au contrôle technique. L'après-midi, nous en avons profité pour regarder la course « vintage » et pour finir la journée, resto en famille et amis. »
« Samedi après-midi, c’est la mise en parc des 1350 motos pour la course du dimanche. Le soir, c’est souper dans la caravane et coucher tôt. »
« Dimanche, c'est le jour J. Environ 1h30 avant le départ, nous nous plaçons devant le parc des motos. Après une longue attente et le briefing, c'est l'ouverture du parc suivi du convoi dans la ville pour rejoindre la plage pour le grand départ. Ma course s'est plutôt bien passée, juste 2 petites chutes en fin de course. La dernière heure a été compliquée et je termine une nouvelle fois complètement HS. Le soir après la course, débriefing au resto avec la famille et les amis. »
Très belle performance pour Philippe qui clôture son 15ème Touquet à la 113ème position !
Il y a aussi une histoire de frère au Touquet, les frères Delhez, Théo et Arthur s’y sont alignés.
En ce qui concerne Arthur, c'est la 7ème fois qu’il s’y rend et sa 4ème participation à l’Enduropale.
« Je suis parti avec ma fidèle Honda CRF 450 de 2021. Elle a quand même terminé son 3ème Touquet cette année. En ce qui concerne la préparation physique cette année, elle a été un peu négligée avec mon entrée dans la vie active, quelques entraînements les week-ends à Grevenbroich, Berghem et une fois à Loon-plage composeront ma préparation. »
« Une course « tranquille » pour ma part avec seulement 4 petites chutes, mais aucun accrochage. Le réservoir d'origine m'a obligé à rentrer 5 fois au stand, ce qui est beaucoup sur une course de 3h. Pour la petite anecdote, j'étais devant mon petit frère (Théo est parti en seconde vague, au-delà de la 650ème position) toute la course et je scrutais les 250 2T qui me dépassaient pour voir si ce n'était pas lui. Lors de mon dernier ravitaillement, mon papa me dit que Théo a craqué physiquement et qu'il est loin derrière moi. Mais en réalité, Théo me dépassera dans le dernier tour, au bout de la ligne droite, sans même que je m'en aperçoive... Ce n'est qu'une fois la ligne d'arrivée franchie que j'ai remarqué qu'il venait d'arriver avant moi ! »
Arthur termine 178ème. Un résultat un peu en deçà de ses attentes, mais meilleur comparé aux années précédentes, comme il le souligne « Je suis content d'avoir fini et j'ai pris plus de plaisir que les autres années, j'ai moins subi la fin de course. »
Pour Théo, après sa participation au Touquet espoirs l’an dernier (22ème place) et ayant atteint la limite d’âge pour cette catégorie, il participe pour la première fois à l’Enduropale cette année au guidon d’une 250 2temps.
« Je suis parti en deuxième vague dû à mon dossard 776. Le premier tour est assez important, ce n’est pas évident avec le trafic, mais je m’en sors bien, la première heure de course se déroule aussi sans problème. Après la première heure de course jusqu’à 30 minutes de l’arrivée, j’ai du mal à trouver mon rythme. Après le dernier ravitaillement, je parviens à me libérer et faire les 3 derniers tours dans une bonne dynamique sur un circuit bien troué. »
Théo termine à la 170ème position, un peu déçu de sa course, il est déjà déterminé et compte faire mieux l’an prochain.
Vient ensuite le « benjamin » en nombre de participation, Lionel Thelen qui participe à son premier Enduropale.
Depuis le mois d’octobre, Lionel est à Grevenbroich presque chaque week-end, suite à hanche douloureuse, il manquera juste quelques semaines d’entrainement. La semaine avant la course ça sera direction Loon-plage pour retrouver un circuit au plus proche de ce qu’il l’attend et tester des relais de 45 minutes. Sur le côté, c’est VTT et rouleau à la maison, physiquement le pilote du CMC est affuté.
« Je suis monté avec mon mécanicien, Alan Couvreur (que je remercie encore une fois de plus), Fred Scheen et Philippe Mauhin le jeudi matin. On s’est installé dans une rue pas loin du centre de la course. C’était la première participation de mon côté donc j’étais relativement nerveux, même si j’étais en bonne condition physique pour pouvoir faire les 3h de course. Une fois arrivé et que le contrôle technique était passé, c’est un peu plus détendu que la journée continue et me voilà prêt à m’aligner le dimanche. »
« Dimanche, jour de course, je vais chercher ma Yamaha YZF 250 pour me placer dans le convoi. Pendant le convoi jusqu’à la plage, j’arrive à me faufiler et à me glisser en deuxième ligne pour le départ de la deuxième vague, car j’avais un gros numéro. Je prends un bon départ et c’est parti pour la première ligne droite, une fois parti le stress me quitte. Cette ligne droite de départ est très impressionnante, mais quelle sensation, c’est génial. Au bout de celle-ci, une épingle gauche et après 3 virages, j’arrive sur un énorme bouchon que les retardataires de la première vague ont créé. Je me retrouve coincé, j’essaie de me faufiler tant bien que mal, mais malheureusement ma moto en aura souffert … Dès les quelques lignes droites qui suivent, je sens qu’elle ne tourne pas comme d’habitude, elle se coupe souvent. En pensant que les bouchons sont derrière moi et que ça va aller, c’est reparti pour un second tour, le souci sur ma moto s’accentue, j’arrive tant bien que mal jusqu’au stand. Les mécaniciens tentent de trouver le problème, ils remettent un peu de liquide de refroidissement et je repars. Malheureusement, je remarque directement que cela ne va pas aller. Je décide donc de m’arrêter et de me faire remorquer. C’est donc la fin pour ce premier Touquet au bout de 2 tours. »
« Je tiens à remercier mes amis et la famille qui sont arrivés pour m’encourager, ce n’était pas la porte à côté, mille mercis.»
Comme Lionel nous en fait part, il est forcément très triste après tous ces investissements, mais le plus important est son mot de la fin « Je reviendrai ! ».